Ce soir, dans ce tumulte et cet effroi renouvelés, entendons un instant ce que l'oud veut nous dire et ces mots de souffrance, de désespérance et de beauté du plus grand poète palestinien contemporain, parti sur les routes à sept ans de son village natal d'Al-Birwa, détruit un jour de 1948 ...
" La terre nous est étroite. Elle nous accule dans le dernier défilé et nous nous dévêtons de nos membres pour passer.
Et la terre nous pressure. Que ne sommes-nous son blé, pour mourir et ressusciter ?
Que n'est-elle notre mère pour compatir avec nous ? ...
... Où irons-nous, après l'ultime frontière ? Où partent les oiseaux, après le dernier ciel ?
Où s'endorment les plantes, après le dernier vent ?
Nous écrirons nos noms avec la vapeur carmine, nous trancherons la main au chant afin que notre chair le complète.
Ici, nous mourrons. Ici, dans le dernier défilé.
Ici ou ici , et un olivier montera de notre sang ... "
Extrait de " La terre nous est étroite " , une parmi les très nombreuses oeuvres, mondialement reconnues et saluées, de Mahmoud Darwich , amoureux et défenseur de son pays, la Palestine, ... et de la paix.
Francis PONT
16 / 7 / 2014
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