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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 10:20

" Krisis ", la " crise " au sens étymologique grec qui signifie : jugement, décision, est un moment propice aux grands changements ...  " A quelque chose malheur est bon " .

 

Les profondes crises à répétition, générées par le libéralisme sauvage et totalement dérégulé, que viennent de traverser nos économies " traditionnelles " occidentales, et dont la plupart des classes moyennes et défavorisées de nos populations ne finissent pas d'endurer les séismes, auront eu au moins la conséquence bénéfique de pousser l'ensemble des citoyens à avancer d'eux-mêmes beaucoup plus vite sur la voie de modèles économiques réinventés ...

Tout simplement pour trouver de nouveaux moyens de répondre durablement à leurs problèmes de pouvoir d'achat et bien sûr de qualité et de mode de vie.

 

Dans l'Economie traditionnelle, monétariste et linéaire où nous vivons, et qui montre chaque jour un peu plus ses limites, l'accumulation de biens d'équipements est censée être le principal facteur de croissance, la production transformant les ressources naturelles et les biens en d'autres biens ... créant au passage de la valeur.


De plus, notre société actuelle valorise toujours plus le capital, détenu par une minorité d'actionnaires, que le travail généré par une majorité, elle qui est pourtant créatrice de la valeur.

 

Ceci semble être pour tous une évidence, mais le chemin vers la généralisation des nouvelles manières de penser l'économie et la consommation reste long et la question de Renaud Gaucher  " Le capitalisme est-il soluble dans la recherche du bonheur ? " ( " Bonheur et économie " ) reste encore posée pour beaucoup ...

 

Sait-on qu'aujourd'hui le système bancaire mondial fait transiter 50 fois plus d'argent lié à l'économie financière qu'à l'économie réelle ?

 

Profitons donc du redressement, encore fragile, de la croissance et du pouvoir d'achat qui s'amorce aussi chez nous pour asseoir durablement les règles d'une nouvelle économie collaborative, sociale,solidaire et circulaire ... car, n'en déplaise aux annonciateurs de catastrophes et râleurs de tous bords, et aux sempiternels donneurs de leçons à deux sous, l'économie de notre pays sort peu à peu du tunnel de l'austérité et de la récession.

 

S'il existe naturellement des effets actuels d'aubaine comme la forte baisse des coûts du pétrole et du gaz permettant d'alléger la facture de nos importations, avec un gain de 1,2 points de notre PIB, et le retour progressif à la quasi parité de l'euro et du dollar US qui dope nos ventes à l'International, notamment vers les zones d'exportation des grands pays émergents, il faut aussi donner quitus à l'Exécutif Hollande - Valls pour son action persévérante et résolue en faveur de l'amélioration des différents paramètres " clefs " de notre croissance économique  :

 

- Adhésion et même pression forte de la France auprès de la BCE - présidée par Mario Draghi - en faveur de la nouvelle orientation, d'inspiration keynésienne, "d'assouplissement quantitatif " permettant le rachat massif de dettes publiques et quelquefois privées, la relance de l'inflation et par voie de conséquence le soutien à l'activité économique et à la croissance en zone euro ( de son côté, la Banque de France indique avoir racheté pour 5,7 milliards d'euros d'obligations françaises depuis le 9 mars ).

- Baisse sensible de la charge de la dette, diminution pour la 3 ième année consécutive du déficit commercial de notre pays, progression confirmée du pouvoir d'achat ( + 1,1 % en 2014 ) et hausse de la demande intérieure, rebond de la croissance de 0,4 % au 1er trimestre, baisse d'impôts en 2015 pour 9 millions de ménages, diminution sensible du déficit de la sécurité sociale.

- Par ailleurs, de nombreuses mesures de crédits d'impôts sont prises pour accompagner et soutenir les P.M.E dans leurs efforts de recherche, d'innovation et d'implantation à l'International : C.I.R - crédit impôt recherche - , renforcement du C.I.P.C - crédit d'impôt pour la croissance - ( prise en charge de 50 % des dépenses à l'International sur 24 mois, intégration possible des V.I.E - volontaires internationaux en entreprise - ), G.P.I - garantie de projets à l'International - et bien sûr le CICE - Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi - mesure phare qui est désormais largement utilisée et permettra d'apporter près de 20 milliards de crédit d'impôt d'ici fin 2015, notamment aux sociétés de taille moyenne qui créeront des emplois.

- Création de la B.P.I ( Banque Publique d'Investissement ) dotée de fonds très importants et dont le " guichet unique " apporte une nette simplification des formalités de dossiers pour les aides aux TPE / PME et ETI ( entreprises à taille intermédiaire ) innovantes et tournées résolument vers l'Export.

- Nouvelles lois Macron pour les entreprises souhaitant faire de la recherche, innover et se développer, pour le numérique et pour la relance des investissements privés, flexibilité de l'embauche compensée par de probables CDI automatiques au bout de 3 ans, etc .

- Renforcement des moyens de représentation et d'aides aux sociétés pour l'implantation à l'étranger accordés à Ubi France qui devient, rattaché désormais directement au Ministère des Affaires Etrangères, " Business France ", renforcement des Services économiques des Ambassades, avec des objectifs de résultat fixés aux Ambassadeurs pour les différents pays.

- Prolongement du Grand Emprunt pour la poursuite des investissements majeurs pour l'avenir.

- Il faut aussi noter que la France attire à nouveau de nombreux investisseurs étrangers et que nos entreprises commencent à reconstituer des niveaux suffisants de marges . On constate également que les secteurs français des industries de l'automobile, d'Airbus, de l'agro-alimentaire, du logement, du luxe, des chantiers navals progressent à nouveau ...

- On peut aussi citer le démarrage en force de nos ventes d'avions " Rafale " à l'Egypte et à l'Inde, grâce aux efforts conjugués des Ministères des Affaires Etrangères, de l'Economie et du Commerce Extérieur.

 

Mais, quoi qu'il en soit de l'ampleur de cette reprise, celle-ci, en France comme dans le reste de l'Europe, ne pourra pas être " durable " si l'on persiste à conserver les schémas de l'économie traditionnelle dans un monde qui, du simple fait de l'accroissement de sa population, de l'allongement de la durée de vie et de l'appauvrissement rapide et généralisé de ses ressources naturelles, ne permettra plus de pourvoir à une consommation égoïste et exponentielle qui resterait encore la règle générale ...

 

Désormais, même les investisseurs les plus avides, tels par exemple ceux de la grande consommation, appellent à montrer l'exemple en matière d'environnement, à l'exemple du PDG d'Unilever, Paul Polman, qui déclare : " Le développement durable génère de la croissance " ... La raison en est bien sûr d'une simplicité biblique : une planète " morte " ne rapportera finalement plus rien, ni à la finance ni à personne !

 

Lorsqu'on parle aujourd'hui de " crise économique, sociale, environnementale " affectant emploi, logement, pauvreté, consommation des ressources, changements climatiques, bio diversité, il faut donc impérativement que cela soit pour tous le signe d'un moment propice aux grands changements, de manière irréversible.

 

L'économie sociale et solidaire, attentive aux besoins sociaux et économiques viables de chacun, repose désormais sur des concepts étroitement liés dans leur pratique quotidienne, tous générateurs d'une croissance durable, seule susceptible de remplacer désormais l'économie traditionnelle et linéaire de papa et de grand papa ...

 

L'Economie circulaire  :

 

Dans un contexte de raréfaction de nos ressources naturelles et celui de la consommation de masse, ce modèle de recyclage et de réutilisation des objets et services entre les personnes est en train de devenir indispensable.

L'économie circulaire génère des emplois de qualité non dé-localisables et favorise donc partout le développement local.

 

Le député François Michel Lambert, président de l'Institut de l'économie circulaire en France, la définit par le fait de " transformer les déchets en matières premières réutilisées pour la conception de produits ou pour d'autres utilisations. En d'autres termes, ne plus créer de résidus que les systèmes industriel et naturel ne puissent absorber ".

 

Il s'agit donc, à l'inverse de l'économie de gaspillage, de créer des circuits donnant une " deuxième vie " aux objets et aux divers biens de consommation par le réemploi, la réparation, la réutilisation de composants d'un produit, le recyclage des matières premières issues de déchets, par une écologie industrielle pour optimiser l'usage des ressources et une économie de fonctionnalité ( meilleur traitement des emballages, des déchets alimentaires, circuits de consommation " zéro déchet ", etc. ) et une " éco-conception " ( réflexion sur l'ensemble des étapes de la vie d'un produit et leur impact sur l'environnement ).

 

Par ailleurs, cette " économie de la fonctionnalité " ( ou de l'usage ) permet de réduire l'empreinte carbone de 50% et la consommation d'énergie et de matière première de 30 à 40 % dans certains cas.

On vend également de plus en plus l'usage du bien plutôt que le bien ( pneus Michelin, vélibs loués par Decaux, photocopies à l'unité plutôt que la vente de la photocopieuse, etc. ).

 

Quelques éléments significatifs d'économie circulaire  :

 

- Réservation des terres agricoles et économies de matériaux ( économie de 700 milliards de $ soit 1,1 % du PIB mondial - chiffres de la Fondation Ellen Mac Arthur ).

- Utilisation du bois pour l'habitat, développement de la forêt européenne, diminution des carrières, du béton, de l'acier.

- Réemploi : seconde vie des produits pour leur réutilisation par d'autres personnes ( ou dons ), réduction de l'impact sur les matières premières, par exemple dans l'industrie du vêtement.

- Re-commerce :

 

Traitement des véhicules en fin de vie ( Joint-Venture Renault - Sita France )

 

Eaux : économie de 12 millions de m3 ( Lyonnaise des Eaux )

 

Location entre particuliers, dons, achats d'occasion : L'achat de produits d'occasion est désormais considéré comme " tendance " par 75 % des Français ...

 

Et peu à peu, partout dans le monde, le principe du " C to C " - Cradle to Cradle - ( du berceau au berceau " ) est de plus en plus appliqué : " Rien n'est déchet, tout est nutriment " ( réutilisation des papiers, moquettes, revêtements, verre, simplification des compositions chimiques des différents éléments d'un produit, etc ... ).

 

En oeuvre également : Système social basé sur la restitution, la réparation pour les particuliers lésés ( E.P.E.A : Institut National Français  de l'Economie Circulaire ).

 

Eolien, solaire, biomasse, géothermie, hydrolique, énergies marines, l'ADEME ( Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie ) déclare d'autre part  " En 2050, la France peut produire toute son électricité de ressources renouvelables "...

 

En Chine aussi désormais, pays en grande urgence écologique, la protection des ressources naturelles et l'utilisation des déchets en ressource font partie des politiques urbaines, régionales et territoriales entre lesquelles est encouragée la compétition. La consommation carbone devient ( enfin ... ) l'objet d'une réglementation sérieuse.

 

Plus près de nous, la Drôme est un département en pointe parmi les " territoires à énergie positive " ( TEPOS ) : la vallée du Rhône envisagerait d'atteindre son auto-suffisance en énergie renouvelable à l'horizon 2025, la transformation des déchets carbonés en gaz méthane les rend renouvelables, le principe de stockage d'électricité produite à partir d'hydrogène hydrolysé progresse, les investissements en toitures photovoltaïques deviennent bénéficiaires pour leurs utilisateurs, comme par exemple les ateliers techniques à Marsanne, les centrales alimentées par des chaudières à bois sont également très nombreuses dans le département.

La Drôme est également l'un des départements " champions " en matière de circuits courts, et qui compte 17 % d'espaces cultivés en bio, alors que la moyenne française stagne encore à 4 %.

 

L'Economie collaborative, sociale et solidaire  :

 

La France est aujourd'hui l'un des pays en pointe dans ce domaine. Récemment, une dame étrangère disait à l'un de mes amis à l'ESCP  " Si je comprends bien, les Français s'organisent entre eux pendant que les Politiques pataugent ..." .

 

Cette économie citoyenne du " partage " et de l'échange, issue de la crise, a été favorisée par le développement de la culture du numérique.

 

En coopératives, associations, mutuelles ... etc, elle regroupe des réseaux de citoyens organisés afin de mutualiser la consommation ( partage de voitures, échanges d'appartements, de lieux de vacances, de services divers - bureaux - co-working, alimentation en circuit court, recyclages ), la production ( " Fablabs " ), les financements ( financements participatifs ), les savoirs ouverts ( wikipedia, etc ... ).

 

L'economie collaborative crée aussi des communautés de " troqueurs ", notamment " le Bon Coin " sur Internet, et les partages génèrent également du lien social entre les usagers, abolissant le plus souvent les clivages idéologiques traditionnels " gauche-droite ".

 

Les initiatives en ce sens ( plus de 1000 ) se multiplient à travers le monde dans tous les domaines, formant désormais de véritables laboratoires d'innovation socio-économique, redynamisant les économies locales et créant des emplois pérennes et non dé-localisables, favorisant une consommation plus économe des ménages en mutualisant de nombreux biens de consommation tout en diminuant leur empreinte énergétique.

 

Nous connaissons tous par exemple " Blablacar ", " Hailo ", " Bnb " ou " Airbnb ", " Drivy ", " Bedycasa "  (US ) ou " Sejourning "( dirigé par un ami français ).

 

Que dire enfin de " l'Economie positive " qui ne me ferait finalement que reprendre les sujets déjà évoqués ? ... Simplement qu'elle s'écarte, elle aussi, du courant de l'économie traditionnelle et linéaire du passé en se voulant également réparatrice de l'environnement, à la recherche d'un profit plus modéré et d'une dimension sociétale au service des générations d'aujourd'hui et de demain.

 

Au final, économie sociale et solidaire, circulaire, collaborative, positive, convergent toutes vers le même but :

Faire que nous-mêmes et nos générations futures vivent sur une terre aux ressources naturelles préservées, où le bien-être et le vivre ensemble deviennent une règle unanimement partagée !

 

La tâche reste immense, le pôle écologiste, progressiste et démocrate que nous représentons y prend toute sa part.

 

 

FRANCIS PONT

U.D.E - Front Démocrate

11 avril 2015

 

 

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